Dans les collèges, on entend souvent : « t’as vu comme je l’ai clashé ».

Est populaire, celle ou celui qui sait le mieux « clouer le bec » de ses pairs grâce à un mot cinglant ou provocateur.

Ils s’inspirent des émissions populaires où l’on prône le bon mot, de préférence déstabilisant et agressif.

On ne raconte plus d’histoires désormais mais on clashe à tout-va.

Cela remonte à 2008 et le début de la crise financière, curieusement. L’ère du soupçon, du discrédit se sont installés et la vérité est mise en doute avec son lot de fake news et les théories du complot qui pullulent sur le net essentiellement.

Le clash est directement né de nos sociétés hyper-connectées.

Si l’on prend l’exemple de twitter, on peut se demander comment, en 280 signes, on peut sortir du lot si ce n’est en faisant court et violent.

La téléréalité a joué également son rôle dans ce phénomène du clash à tous crins car ce n’est que par le mode provocateur et agressif que les participants supposent retenir l’intérêt.

La raison, le langage, les arguments posés et pondérés n’ont-ils plus droit de cité dans une Société rendue adepte de la riposte cinglante gratuite?

Si c’est le cas, il serait temps de réagir pour retrouver des modes d’échanges plus sereins et constructifs, y compris dans le monde professionnel où l’on s’aperçoit que le stress, les « burn-out » se multiplient, ce qui pourrait bien être une des conséquences de cette mode malsaine du clash à-qui-mieux-mieux pour tenter d’avoir le dernier mot.