Chacun d’entre nous, aujourd’hui, peut, par les réseaux sociaux, internet et ses déclinaisons, créer des communautés, rejoindre un groupe ou des groupes divers et ainsi influencer, toucher le plus grand nombre. A l’ère digitale, le partage devient un pouvoir.
Cette démultiplication qu’offre le Web est-elle apte à provoquer des changements de fond? On observe une contradiction ou beaucoup d’entre nous cliquent sur « share » (partager) sur Facebook et autre twitter pour revenir, immédiatement, dans notre bulle égoïste et c’est plutôt troublant.
La crise a, indéniablement, initié un mouvement qui tend à flouter l’instinct de propriété pour lui préférer « l’usage partagé » avec des sites tels que BlaBlaCar, Airbnb ou Uber qui le démontrent fort bien grâce au partage des transports, du tourisme, de l’immobilier, etc.
On le sait, à moyen terme, des milliers d’emplois seront détruits du fait des technologies comme l’impression en 3D, la réalité augmentée, l’informatique mobile, la robotique. On laissera les tâches ingrates ou très répétitives aux robots mais libérera-t-on, pour autant, du temps pour nos besoins supérieurs? C’est, sans doute, à cela qu’il faut réfléchir, dès à présent pour anticiper, s’y préparer…
Le partage favorise « l’économie collaborative » et booste l’ingéniosité collective, avec, par exemple l’open source.
L’amélioration grâce au partage des avancées de chacun est une tendance qui favorise l’Optimisme.
Ainsi, observe-t-on la réintroduction de l’agriculture en ville avec les jardins urbains ou bien les vergers urbains, l’aide à la recherche médicale, le partage des connaissances avec le plus grand nombre.
Le partage signifie également la transmission et c’est rassurant.
Pour transmettre une idée, une connaissance, il est nécessaire de rester authentique, de chercher l’émotion qu’on ressent pour la faire passer au mieux et être entendu et compris, « incarner son message ».
Cela signifie s’ouvrir aux autres, accepter leurs réactions, le risque de s’exposer, les éventuelles critiques et de se remettre en cause. On ne partage rien si l’on n’est pas vrai et authentique.
Ce désir du « nous » dans une société tellement tournée vers le « Je » peut sembler paradoxal mais, après les années 80 et leur individualisme forcené, la notion de communauté sur internet signe un retour vers l’envie de solidarité et d’entraide qu’on ne peut nier.
Il n’en reste pas moins que cela cohabite avec un narcissisme certain, comme la mode des « selfies » le montre si bien, qui est une des caractéristiques de la génération Y.
Paradoxes, contradictions nous ont toujours caractérisés et il faut simplement faire en sorte de croire en le meilleur de l’Homme et ne pas céder à la facilité de devenir négatifs, fatalistes, trop nostalgiques en ne craignant pas d’affirmer nos convictions, nos valeurs et de chercher à les partager harmonieusement de préférence.
De toute façon, on sait bien que seuls, rien n’est vraiment possible et que le « nous » est inéluctable. Alors, autant bien le vivre…