Dans un monde où l’urgence s’est imposée, nous courons tous, condamnés à talonner le temps jusqu’à l’épuisement.

Il semblerait que, face à la quête impossible à arrêter des horloges, une résistance s’organise.

Depuis quelques années, le « mouvement slow » se décline dans tous les domaines de notre quotidien ; slow food, slow fashion, slow travel, slow management etc.

Cette époque d’accélération constante a amené un appauvrissement de la création qui exige, précisément, de prendre le temps. Quand on a une idée, il faut la conserver puis la travailler pour qu’elle germe au mieux, un peu comme la végétation dans la Nature.

Il n’est pas question de ne pas travailler vite, si on en a envie mais de respecter sa propre temporalité.

Cette quête permanente d’urgence, de vitesse, de fluidité est une course infernale car on n’en sortira pas vainqueur.

Ne serait-ce pas la traduction de la terreur de l’ennui et du vide?

Cela ne peut que conduire à l’insomnie, au burn-out, nouveaux et vrais fléaux notamment dans le monde de l’Entreprise.

Prisonniers du temps, on n’a pas d’échappatoire et soit on bâcle, soit on est en retard.

Accepter d’être en retard sur un travail ou une obligation ne serait-il pas une manière de faire de la résistance et de refuser cette soumission en reprenant le contrôle de sa vie?

Les parents redoutent la lenteur chez leurs enfants et rêvent pour eux de précocité. Et si on les laissait vivre à leur rythme, rêver, s’évader dans des jeux en dehors des écrans, se raconter des histoires?

Fichons-leur la paix et fichons-nous la paix, ce faisant…

On peut y réfléchir en tous les cas…