Désuète, l’éloquence ?

Que Nenni !!!

De plus en plus de concours d’éloquence, ouverts à tous, fleurissent partout en France.

Valoriser la parole sous toutes ses formes, théâtre, sketch, poésie, permet à toutes les personnalités de s’exprimer.

Cela explique le succès de ces joutes moins académiques car les jeunes y arrivent tels qu’ils sont, naturels avec leur timidité, leur langage et se lancent, encouragés par les autres.

L’important demeure l’envie…Nombre de ces jeunes-là ont découvert le rap au collège qui les a amenés à commencer à écrire puis à s’exprimer mieux en public .Le rap rencontre toute une tradition de tchatche qui remonte à la poésie du Moyen-Âge et aux chansons réalistes du XIXe siècle. Ce langage qui est une forme de musique avant d’être un discours est censé faire la promotion du langage plutôt que de la violence.

L’éloquence suppose une certaine forme de prise de risques car contrairement à l’écrit, on n’a pas de gomme et on ne peut effacer ses paroles.

Avec les réseaux sociaux, tout le monde s’est mis à parler sans plus s’écouter. Une lassitude s’installe à ce constat et l’envie revient de parler « en vrai ».

Mais on ne parlera pas de la même façon, selon qu’il s’agisse d’un entretien d’embauche, d’une assemblée d’amis, d’une réunion professionnelle, d’un plateau-télé ou toutes autres circonstances, les plus variées. Il est donc important de se mettre en situation pour se préparer.

Ne pas avoir voix au chapitre, c’est ne pas exister. Avoir des citoyens mieux formés à parler, c’est déclencher un meilleur débat. L’éloquence, on le sait, est une véritable arme politique et les vrais tribuns ne sont pas légions.
L’authenticité demeure la qualité à rechercher pour convaincre sans masque mais en déployant des convictions fortes.

Nous avons, tous, à divers moments de nos vies personnelles, professionnelles, privées, voire sentimentales à influencer les autres.

Alors autant apprendre à manier le langage en public le plus possible, à écouter les autres pour sortir du tout digital assommant, au final, chronophage et souvent vain si c’est utilisé à des fins de rumeurs inutiles ou de commentaires creux sur les écrits des autres.