Ils ont, bien entendu, commencé par quitter Facebook, « un truc de vieux » (un truc de parents, en fait) et commencent à saturer sur Instagram et Snapchat.

Ce début de mouvement de déconnexion ponctuelle n’est pas encore généralisé du tout mais commence à se voir ici et là. Ils se disent que, sur Instagram, ils présentent une version malhonnête d’eux-mêmes et en ont assez de lire des commentaires en retour trop souvent blessants.

C’est souvent dans une situation de cyberharcèlement, bien trop répandue, que le déclic a lieu. Après le bac, les jeunes de plus en plus nombreux décident de décrocher des réseaux sociaux qui leur prennent bien trop de temps pour pas grand-chose.

Ils s’aperçoivent du fait que ce flux d’informations qui les bombarde les empêche de se concentrer et nombre d’entre eux éprouvent le désir de renouer avec des liens qu’ils estiment plus authentiques.

Leur principale motivation repose sur le souhait de gagner du temps, de cesser de se conformer à la pression sociale du groupe, d’éviter les préjudices émotionnels (nouvelles des ex, harcèlement, tacles gratuits). En outre, la question de la liberté et du respect de la vie privée les travaille de plus en plus après s’être rendu compte combien leurs faits et gestes mis en ligne ont été commentés depuis des années.

Avec l’apparition de Snap Map qui permet de géolocaliser les amis en temps réel, certains se sentent espionnés et ne le supportent plus du tout.

La plupart songe au moins à des périodes de detox digitale, un sevrage ponctuel et un usage plus raisonné du smartphone et c’est comme arrêter de fumer, c’est d’abord difficile et puis un sentiment de fierté et de libération s’installe. Une pause numérique ne peut être que bénéfique.

Ce qu’il y a d’encourageant avec ce début de prise de conscience, c’est que cette addiction tend à devenir moins « obligatoire » et qu’une forme de discernement personnel salutaire apparaît.

Souhaitons qu’il gagne le plus grand nombre pour retrouver des vrais échanges dans la vie réelle.