Trop souvent, aujourd’hui, notre vie tourne autour de notre travail qui se situe au centre de nos conversations et la France est le pays d’Europe où la valeur travail est la plus fortement investie jusqu’à empiéter dans nos vies de famille, de plus en plus.
Du fait d’une crise qui perdure, la perspective de perdre notre emploi nous le rend d’autant plus précieux, il faut bien le reconnaître. Qui n’a pas, dans son entourage, une personne au chômage et pour laquelle la situation dure et nous terrifie quand on s’imagine à sa place?
Même quand le travail nous procure stress et souffrance, il est devenu un refuge psychologique car c’est un domaine qui obéit à des règles où il est demandé de réaliser des actions précises quand tant de gens, aujourd’hui, ont bien du mal à trouver du sens à leur vie.
Face à l’inconnu qui règne trop partout, on trouve, parfois, dans le travail, une sorte de cocon thérapeutique où l’on se sent utile.
Eriger le travail en centre d’intérêts, dans sa vie, prioritaire, voire unique, évite de de se poser des questions essentielles sur le fait d’être un bon conjoint, un parent attentif, un ami dévoué, par exemple. On fait diversion avec son travail… Il s’agit, trop souvent, d’une fuite plus que d’un épanouissement personnel.
On peut comprendre qu’à ainsi s’immerger dans son métier, on puisse acquérir le sentiment de retrouver un peu d’épaisseur humaine mais cette souffrance et ce stress qui découlent trop souvent de cet engagement important ne sont-ils pas des signaux forts que l’épanouissement personnel ne se situe pas là seulement?
Il est alors important de se souvenir que notre identité n’est pas seulement représentée par notre profession mais que nous sommes aussi conjoints, parents, amis, passionnées de dessins, de peinture, de cinéma, de théâtre, de grandes balades, de temps pour soi, surtout où l’on puisse se retrouver sans être hyper-connectés en permanence.
Les « Digital Détox » ne commencent pas à rencontrer le succès qu’on leur reconnaît sans raisons.
Tenter un week-end entier d’éteindre son smartphone et son ordinateur ne nous coupera certainement pas d’informations si importantes qu’elles nécessitent de n’en pas perdre une miette, durant 24/48h.
Etre enfermés dans son travail correspond trop souvent à une position infantile dans une quête perpétuelle de reconnaissance de la part de ceux qui détiennent l’autorité comme quand on était enfants.
En s’investissant dans des activités stimulantes qui correspondent vraiment à nos goûts et à nos valeurs, on retrouve une vie plus proche de l’idéal qu’on en avait, adolescents.
Et puis, se trouver des passions et des activités personnelles stimulantes, seuls ou à partager permet, une fois la retraite arrivée, de ne pas se retrouver face à un vide sidéral dont certains ne se remettent jamais vraiment et qui les amène à décliner, à petits feux, à partir de ce moment-là.
Réagissons pendant qu’il en est encore largement temps et avant de devenir ces « workaholistes » à la mode japonaise qui ne font guère rêver en se posant le temps nécessaire pour définir ce qui serait apte à nous rendre bien plus heureux que notre métier.