Les prohibitions et les tabous alimentaires, souvent auto-imposés, sont des dérives de l’individualisation de la société et sont d’autres formes d’expression de l’anxiété.

On a, face à face, la frugalité et la privation pour tendre vers une purification du corps et de l’esprit et la perspective d’un rituel fraternel et informel basé sur le principe de l’incorporation qui dit, en gros « on devient ce qu’on mange, donc, si on mange comme les autres, on devient comme eux.

Des petits malins ont bien senti le vent tourner et ont ouvert des restaurants chics mais jamais guindés on on peut venir en bandes partager une nourriture gourmande. Il s’agit presque d’un moment « célébratoire » avec de la bonne musique ou d’autres activités diverses et variées. Les gens y viennent pour y bien manger sans complexes et s’amuser.

On retourne dans des lieux à l’esprit « guinguette », avec des guirlandes pour une atmosphère très « vintage » et bon enfant afin de s’y sentir comme dans les fêtes de villages d’antan.

C’en est fini de la gastronomie snob et corsetée, on veut se faire plaisir en mangeant et en partageant cette joie de vivre simple. L’idée de ces restaurants qui surfent sur cette vague est de penser les choses comme un barbecue chez des amis.

Les friches industrielles ont la côte en offrant des lieux spacieux, souvent spartiates où l’on peut se réunir entre potes pour faire la fête sans chichis. S’y côtoient les DJ sets, des expositions, des cours de yoga, des baby-foot, des tables de ping-pong, des espaces pour les enfants remplis de jeux.

Il s’agit de créer des espaces de partages, de complicité pour sortir de la froideur des réseaux sociaux.

Les start-up ne s’y sont pas trompées et leurs dirigeants souvent ont prévu un restaurant attenant où tous les strates de l’entreprise se retrouvent pour déjeuner, voire dîner tous ensemble.

L’individualisme a fait long feu et on aspire à un retour au partage et à la convivialité.